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Candice aura 10 ans jeudi 20 juin

Notre toute petite fille va avoir 10 ans jeudi, elle grandit grandit grandit …

copyright Candice : autoportrait, quand mon papa ne voit pas que je prends son appareil photo….

 

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Balise N°16, le Mekong, la balise la plus longue.

On vient donc d’entrer au Laos par notre balise N°16 le Mekong, on a posé la balise tout en haut mais on va suivre le Mekong pendant quelques semaines, il va nous emmener jusqu’au Cambodge. On a commencé par 2 jours en bateau, la suite sera certainement en bus de nuit pour un peu plus de vitesse et de confort.

On l’a désigné comme balise car ce fleuve ( la mère des fleuves ) d’entre 4500 et 5000 km fait vivre 70 millions de personnes et en traversant 6 pays il est la colonne vertébrale de toute un culture. On va donc apprendre à le connaître et y attacher histoire et géographie.

On a acheté la descente de 2 jours en bateau lent entre la frontière Thailande Laos. On pensait voir un peu de vie locale mais ce passage est si emprunté que les bateaux sont remplis à 95% de touristes. Un point sympa c’est qu’on s’est retrouvé assis à côté de deux couples de jeunes français bien cool et de haute Savoie. Un fleuve de largeur très variable et des rochers un peu partout. Peu de villages sur les rives mais en permanence des traces de vies faites de pirogues, de jardins sur brulis dans les collines et troupeaux de buffles nous signalaient la présence de laotiens.

 

 

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Moisversaire N°10 : il parait qu’il y a une fin.

Plus beaucoup de bilans à écrire, on a tous pris conscience durant le mois passé que notre voyage avait une fin et l’atmosphère familiale s’en ressent. On a aussi quitté l’Indonésie pour la Thailande, après de fortes émotions mi-mai. On vient de quitter la Thailande qui ne nous laissera pas de souvenirs fabuleux si ce n’est quelques activités ludiques, des prises de consciences sur les réfugiés et minorités ethniques et une bonne séance d’Rdejeux dans un village Karen.

Traditionnelles petites phrases pour chacun :

Vaïk a passé le cap des 8 ans, il vient aussi, je pense, de réaliser que le voyage avait une fin. Il ne veut plus rentrer en France, il veut rester en voyage. Ce changement semble radical mais non, ce n’est pas illogique. Il parle du voyage avec un peu plus de recul et regrette le temps où il pouvait parler avec les jeunes locaux. Il a presque fini le programme de maths et, est scotché sur les livres de Titeuf.

Il adore les crêpes au Nutella banane.

 

 

Elian, le petit blond, toujours sur la même ligne…  Il sait écrire les lettres de son nom et  1 et 2. Il demande de plus en plus pourquoi on bouge tout le temps et attend l’école et son _versaire avec impatience ( nous aussi on attend qu’il aille à l’école avec impatience…)

 

 

 

Candice trouve que tout passe trop vite, ne veut pas que le voyage s’arrête et, est de toutes les sorties. Elle voudrait que les copains viennent avec nous.

Une petite infection de boutons lui a permis de découvrir un hôpital et le bienfait de médicaments qui ont tout réglé rapidement.

 

 

Adrien, petit passage à vide après l’intensité des volcans indonésiens, en manque d’Rdejeux mais adore son nouvel objectif 10 mm.

 

 

 

 

Stéphanie, moteur actuel du voyage, après la légère déception en Thailande est à fond pour voir chaque mètre carré du Laos. Elle n’a pas encore testé les massages mais le retard va vite être rattrapé au Laos. Frustrée en Thailande, elle va apprendre le laotien en une semaine.

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Airs de jeux N° 29, en Thailande.

Après plusieurs tentatives avortées en Thailande, on a passé une matinée dans une école d’un petit village au milieu des montagnes, Ban eco. Un échange sans trop de paroles mais échange et rigolades. Merci à John, le parton de Cave Lodge. Même si vous ne venez pas la semaine prochaine en Thailande, son hôtel cavelodge.com

 

Airs de jeux N° 28 : Candice est grande

Une fiche indonésienne oubliée en marge des écoles mais c’était une belle variante d’échanges entre Candice  de jeunes routards sur notre bateau vers Komodo.

Réfugié, interview de Candice

Candice, c’est quoi un réfugié ?

C’est quelqu’un qui s’est enfui de son pays car il a peur de se faire tuer.

Il vit où alors ?

Il vit dans un pays qui est à côté du sien mais il est dans un camp où il n’a pas le droit de sortir et il ne peut presque rien faire. Dès qu’il le sent il doit repartir dans son pays.

Comment mange-t-il et gagne-t-il de l’argent ?

Il se fait nourrir par ceux du pays où il est, il ne gagne pas d’argent.

As-tu des exemples ?

Oui, des réfugiés de Birmanie sont en Thailande.

Que peut-on faire pour eux ?

Je ne sais pas.

Note de la Rédaction : 130 00 birmans vivent dans 9 camps le long de la frontière Myanmar/Thailande. Nous sommes passés proche d’un des camps, juste assez pour qu’on sente des vibrations humaines. Le 20 juin c’est la journée mondiale des réfugiés et même si on est des gouttes d’eau loin de l’incendie, une prise de conscience et une écoute ne seront pas neutre.

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Au Laos, là haut, on est content d’être là.

On est arrivé hier soir à Luang Prabang, belle ville du Nord du Laos. On vient de descendre un petit bout du Mekong sur 2 jours. Le Mekong, la balise N°16 qui devrait nous apprendre beaucoup sur la vie locale.

La fin de notre voyage en Thailande nous a offert un belle tranche de vie, en contraste avec la difficulté des échanges qu’on a eu.

On se pose ici 4 jours, l’histoire de s’adapter à ce nouveau pays, apprendre quelques mots.

On pense tout le temps à Manoly et toute sa famille.

 

Le grand cou d’éthique, regard croisé avec Stéphanie

Surprise, enthousiasme, doute, mal aise, espoir, déception, compréhension et positionnement difficile.

En surplus de l’article de Stéphanie, je vous livre mes impressions sur notre croisement avec les femmes  » long neck » comme ils disent ici.

Surprise, enthousiasme.

On voit sur les brochures de trek des visites de villages aux femmes portant des anneaux d’or autour du cou. Oh c’est ici !!! qui n’a jamais vu ces photos ?  l’exotisme total, les femmes se parent et se  déforment pour  être plus belles dans des tribus primitives ????? Wooohaouu, on va envoyer du lourd. On y va.

Doute.

Remonté dans la chambre d’hôtel, je me dis que dans la liste du tour qu’on va prendre, y a comme une intrusion et quelque chose de pas logique derrière tout ça : rando, éléphants, radeau, rafting, chutes d’eau, femme girafes, nuit dans un village traditionnel.  Bon je sens que le contact avec les villageois et les femmes girafes va être un peu touristique mais on y va plus pour les éléphants et le raft…

Mal aise.

Deux jeunes avec nous on payé moins cher le tour et n’ont le droit que l’avancer de 10 m dans le village des femmes girafes sur la partie marché, nous, on a 14 minutes ( dixit le guide ). On est seuls touristes, des femmes avec les anneaux dans des stands de tissus artisanaux, on se sent mal. J’ai envie de sortir d’ici mais les 14 minutes ne sont pas passées. Je range l’appareil photo tout en espérant que stéphanie fera une photos de ces femmes au long cou. On est au zoo. J’ai honte d’être là, d’être moi. Je me dis que les enfants ne comprennent pas tout tant mieux.

J’ai eu un échange avec une jeune fille :  » one hundred one hundred fifty, elle montrait 2 mini statues sur son stand  » . Je n’ai pas ouvert la bouche.

Espoir,

Lors de la rando, le guide nous dit que village dans lequel on va dormir a changé et que c’est un village de femmes au long cou. A l’entrée du village on se dit que ça va être plus cool, 4 femmes avec les anneaux sont là sur des étales mais c’est un vrai village et comme il n’est que 3h de l’aprem, avec les enfants on va pouvoir créer un mini lien.

Déception :

Le contact ne se passe pas trop, elles ne parlent pas un mot d’anglais. Notre guide évite toutes les questions sur cette coutume et sort un discours stéréotypé. Il ne joue pas le rôle de traducteur que lui demande Stéphanie. Je lui parle des jeux, et essaie de monter une animation sur la place centrale, il décale dans le temps et fait capoter l’initiative. On achète 3 babioles. Seuls les enfants arrivent à se communiquer un peu autour de jeux de marelles mais cela reste distant.

Compréhension et positionnement :

De retour à l’hôtel, magie d’internet, je surfe, tente de comprendre, y a un truc, des trucs pas clairs dans tout ça. En gros j’ai compris les éléments suivants :

- Les Femmes girafes se nomment des Padaung une sous division du peuple Karen, d’origine Birman et Thailandais. Cette minorité est persécutée depuis les années 50 en Birmanie et nombreuses familles sont réfugiées dans le nord de la Thailande. Ils sont toujours en statut de réfugiés ce qui les interdit de cultiver la terre et de devenir propriétaire. Le port des anneaux était en régression et réaugmente depuis l’essort touristique. Les compagnies de tourisme rémunèrent le femmes qui portent des anneaux en leur demandant d’être présentes sous les yeux des touristes et de sourire sur le photos. Les hommes sont employés dans les camps d’éléphants. Le HCR a demandé le boycotte touristique en 2005 en dénonçant des zoo humains. Ces femmes semblent dire que la vie en Birmanie est bien pire et qu’ici le tourisme leur assure un revenu pour vivre.

C’est un peu simpliste comme résumé allez voir, on va passer un peu de temps pour comprendre un peu plus mais le sujet est complexe. Dans l’attente, on est à la frontière Birmane, infranchissable, et on ne va pas visiter d’autres villages.

 

 

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Deux jours autour de Chiang Mai, par Stéphanie

 

 

Hier nous avons décidé sur un coup de tête de partir avec un tour organisé pour un trekking de deux jours dans les alentours de Chiang Mai dans le nord de la Thaïlande.

Avant de partir pour la randonnée, le guide nous dépose à l’entrée d’un village Karen. C’est un village long-neck (femmes girafes) dans lequel la plupart des femmes portent des colliers en spirale qui enserrent leur cou. Au fil du temps elles rajoutent des anneaux. Ces colliers donnent l’impression que leur cou s’allonge.

C’est une communauté dont j’avais entendu parler mais que je ne situais pas en Thaïlande. Les agences proposent l’option visite d’un village karen comme on propose l’option balade à dos d’éléphant. Nous avons hésité avant de prendre cette option. Peur de visiter le village comme on visite un zoo et de regarder des bêtes curieuses. Mais rassurée par la façon dont nous avions vécu les visites de villages traditionnels en Indonésie et les échanges qui avaient pu être établis,  nous avons finalement choisi d’aller voir comment vivait cette communauté.

En fait plus qu’un village c‘est un marché tenu par des femmes « long-neck ». Nous faisons rapidement demi-tour, nous sommes trop mal à l’aise. Les craintes que nous avions  étaient bien fondées. On a presque l’impression d’être entrés dans un zoo. Il n’y a pas d’échange possible. Le guide n’est pas avec nous on ne peut donc pas lui demander de servir d’interprète pour pouvoir parler avec les femmes.  Je ne trouve pas les réponses aux questions que je me posais : pourquoi ces colliers, à partir de quel âge, quand des anneaux sont-ils rajoutés, les effets sur leurs corps, pourquoi certaines en ont aux  genoux. Frustrant et le sentiment d’avoir cautionné

l’exploitation de ces femmes.

On part pour la rando. Cette fois il y a un guide, on devrait donc éviter les mauvais plans et arriver à bon port !!! On part à 12h. Pas  sur que ce soit la meilleure heure par 40°. Mais nous partons plein d’entrain. C’est long très long, ca descend beaucoup et surtout ca remonte beaucoup. La rando est rythmée par les « j’ai soif », « c’est quand qu’on arrive » « j’en ai marre de marcher », mais au bout du compte les enfants ont vraiment bien marché. On passe d’une colline à l’autre aux milieux des cultures sur brulis. Tout est brun, sec, presque désertique. La saison des pluies qui arrive va transformer le paysage. On traverse ensuite une forêt de bambous.

Apres 3h30 de marche, on arrive enfin dans le village ou nous devons passer la nuit.  C’est aussi un village Karen. Nous ne le savions pas et j’espère que le contact que nous aurons va effacer la mauvaise sensation que j’ai ressentie ce matin. Lorsque nous arrivons le village est quasi désert. Seules quelques femmes sont dans le village. Les autres villageois sont au centre d’éléphants où ils sont embauchés.  A partir de 17h le village se met à vivre, les enfants et villageois rentrent. C’est  un petit village. Il n’y a que 3 familles.

Je fais une tentative pour parler à une femme. Mais avec mes deux mots de thaï (bonjour, merci) et ses trois mots d’anglais (100 baths, 150 baths, discount), la conversation est difficile. On arrive juste à se dire qu’elle a deux enfants de 3 et 5 ans et que j’ai trois enfants. J’essaie de faire venir le guide pour qu’il traduise, mais il ne se rend pas dispo. Nouvelle frustration.

De son côté, Candice tente aussi le contact avec les enfants entre jeux dans la forêt et

marelles.  On sent qu’il y a moyen de jouer avec les enfants (r de jeux n’est jamais bien loin, même si depuis un moment notre fil rouge trouve peu d’occasion de s’exprimer) , mais sans le guide nous n’y arriverons pas. Mais il fait à nouveau preuve de peu de bonne volonté et recule le moment de jouer jusqu’à ce que la nuit tombe et qu’on ne puisse plus jouer.

Demain le programme est chargé : visite d’un centre pour éléphants, rafting, mais ca je laisse Candice, Vaïk et Elian vous le raconter.

Je reprends cet article deux jours après cette rando. Le sentiment d’avoir participé à une exploitation n’est pas retombé. Je dirai même qu’il s’est accentué. Effectivement en rentrant, je suis allée sur internet pour essayer de trouver des infos sur ces communautés Karen. Et tout ce qu’on a lu n’est pas glorieux, nous confirme l’exploitation de ces communautés et nous permet de comprendre une partie de ce que nous avons vécu et ressenti dans ces villages.

Ces communautés sont en fait des communautés birmanes qui ont fuit la dictature de leur pays il y a une cinquantaine d’années. Ce sont des refugiés politiques. Ce statut ne leur donne aucun droit : ils n’ont pas de papier d’identité thaï, ils n’ont pas le droit d’exploiter des terres, pas le droit de travailler.

Face à l’intérêt croissant que les touristes, nombreux en Thaïlande, portaient à cette communauté et leur particularité, des agences de voyage se sont emparé du phénomène et on reconstitué des villages. Contre rémunération, ils doivent y  habiter. Les femmes avec leur collier doivent toujours être présentes pour les touristes et ne doivent pas quitter le village. Le guide nous avait effectivement expliqué que chaque famille recevait une rémunération mensuelle de 5000 baths (environ 140 euros)  et que l’agence employait les hommes dans le centre des éléphants.

Dans certains articles, il est expliqué que la tendance est à la perte de cette pratique des colliers. Je me demande jusqu’à quel point les femmes et même la petite fille de 3 ans que l’on a rencontré dans le village sont libres de leurs corps et de choisir  de porter ces colliers. Dans le village en effet 1 seule petite fille sur les 5 qui jouaient avait un collier. La proportion était plus élevée chez les femm

es, mais guère plus.

Alors que penser. Est-ce qu’on a bien fait d’y aller ou aurait-on du s’abstenir ?

J’avoue que je n’ai pas trouvé de réponse toute simple.

D’un côté je me dis que temps que les touristes comme nous irons dans les villages, jamais ces communautés ne pourront retrouver la liberté de vivre comme elle le souhaite, en gardant ou en abandonnant leur tradition selon leur propre choix, elles continueront à vivre en se sentant observées, épiées du fait de leur coutume.

D’un autre côté je me dis qu’en tant que refugié leur avenir est dans des camps, comme près de 130 000 personnes sur la frontiè

re Birmane,  que le minimum qu’on leur apporte leur permet de vivre décemment dans des villages – même si ces villages sont complètement artificiels et créés par les agences de tourisme – et non dans des camps.

Mais cet argument n’est –il pas juste là pour apaiser ma conscience d’avoir joué le jeu des agences en allant dans ce village, en photographiant ces femmes et ces enfants.

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